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II INTRODUCTION

droit, car le Jugement dou Roy de Navarre, datant de l'année 1349, est d'une époque plus récente. La raison pour laquelle ce dernier poème a quitté la place qu'il devait occuper d'après l'ordre chronologique, a été exposée au tome I er , p. lxiv-lxvi. Par conséquent, le Remède de Fortune est le troisième dans la série des grands poèmes de Machaut.

On ne trouve, malheureusement, dans l'ouvrage aucune indication qui permette de lui fixer une date même approximative. Mais dans une œuvre plus récente, le Confort d'ami, écrit en 1 357, Guillaume a ren- voyé à notre poème : Çniier en « Remède de Fortune », y dit-il à son seigneur, le roi de Navarre, lors de la captivité de ce dernier en 1 356-57 ( v - 22 48)- C'est donc avant cette date qu'il faut placer le Remède de Fortune. Un autre fait nous permet de remonter bien plus haut encore : Le Dit dou Lion qui suit généralement notre poème a probablement été écrit en 1 342 (voy. plus bas). Or, il est à peu près certain que dans les manuscrits les dits de Machaut se succèdent dans l'ordre chrono- logique. Par conséquent, le Remède de Fortune doit avoir été composé avant 1342.

Cette question de la place qu'occupe ce poème dans l'ensemble des œuvres de Machaut prend une singu- lière importance, quand on le compare aux pièces qui le précèdent. Le Remède de Fortune constitue un progrès notable non seulement sur le Dit dou Vergier, œuvre de jeunesse presque sans originalité, mais encore sur le Jugement dou Roy de Behaingne, où les éléments

le Dit dou Vergier à la suite du Dit de l'Alerion et en donnant ainsi à notre poème la deuxième place dans la série des dits de Guillaume. Seul, le manuscrit E s'écarte de nouveau de tous les autres, en faisant succéder le Livre de l'escu bleu au Dit dou Vergier, de même qu'il intervertira la place du Confort d'ami et de la Fontaine amoureuse (Livre de Morpheus). Son témoignage n'est par conséquent d'aucune valeur.

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