Aller au contenu

Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, II.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XXX INTRODUCTION

Boècc dans l'original; il avait certainement dû lire cet ouvrage, très répandu dans les écoles, durant ses années d'études. Et, en effet, la comparaison du Remède de Fortune avec les traductions de Boèce qui nous sont conservées confirme cette supposition. Machaut n'a sans doute pas connu le Roman de philosophie de Simund de Freine '. Cette première adaptation faite en Angleterre était alors ignorée en France ; autrement Jean de Meun n'aurait pu regretter dans le Roman de la Rose l'absence d'une traduction de l'œuvre de Boèce. En tout cas, le poème de Guillaume contient plusieurs passages de la Consolation que le traducteur n'avait pas reproduits, et que notre poète n'aurait donc pas pu trouver ici \

La traduction en prose, attribuée à Jean de Meun, que je n'ai malheureusement pas pu consulter, ne paraît pas non plus avoir été la source de Machaut; cette version n'était certainement pas très répandue, puis- qu'on n'en connaît que très peu de manuscrits. Quant à l'autre, attribuée au même auteur et rédigée en vers et en prose et qui, d'après le nombre des manus-

��i. Voy. Les Œuvres de Simund de Freine., éd. par J. E. Matzke (1909), pour la Société des Anciens textes français.

2. Notons cependant quelques ressemblances assez frappantes entre les vers de Simund et de Guillaume :

Sim. 25i-52 : Et fet chascun mal et Guill. 919-20 : Et leplusjoieus mat

[murne. [et mourne

Fait en po d'eure.

« 863-64 : Aussi di des duns « 2737-38: Que tu ne prises une

[Fortune : [prune

Tu; ne valent une Désormais les biens

[prune. [de Fortune.

Ces ressemblances, si curieuses qu'elles soient, peuvent être fortuites, étant amenées par l'identité des rimes. Ce qui est plus frappant, c'est qu'on trouve encore chez l'un et chez l'autre la même comparaison de Fortune avec la lune qui, elle aussi, varie sans cesse (Sim. 1 1 5 - 1 2 1 ; Guill. 957 ss.). Cette comparaison ne

�� �