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XXXVI INTRODUCTION

devient frappant. Guillaume l'annonce dans les termes suivants (v. 3448-50) :

Encommensay ce virelay Qu'on claîmme chanson baladée. Einsi doit elle estre nommée.

Voilà bien, si je ne me trompe, les paroles d'un maître instruisant ses disciples, et il s'en dégage l'impression que le poète jouissait alors déjà d'une certaine noto- riété auprès de ses contemporains.

Ces pièces lyriques paraissent avoir été composées tout spécialement pour le Remède de Fortune. Rien que par leur contenu, elles se rattachent si étroitement au récit qui les encadre, qu'on est nécessairement amené à admettre que les unes ont été créées pour l'autre. De plus, aucune de ces pièces ne paraît dans le recueil des poésies lyriques fait par Guillaume lui- même, ce qui écarte la possibilité que Machaut se soit contenté de reproduire dans son nouveau poème des pièces composées antérieurement. Enfin, nous avons pour la nouveauté de deux de ces poésies au moins, le propre témoignage de l'auteur : La chan- son royale est expressément qualifiée de chant non- velet (197D) et de chant nouvel (1984); une ballade est dite de chant et de dittié nouvelle (2852). Pour les autres pièces, le témoignage est moins précis. Toute- fois, le poète nous fait entendre que celles-ci aussi furent composées spécialement pour son nouveau poème. C'est à l'honneur de la dame à qui est con- sacré le Remède de Fortune qu'il fit ce dit qu'on claimme lajr (4.30). Après certaine mésaventure, il s'avise de faire un dit qu'on appelle complainte (901). La joie du retour vers la bien-aimée lui inspire une ballade (3oi 1-12) :

Tantost fis en dit et en chant Ce ci que présentement chant,

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