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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/355

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DU VOIR-DIT.

« Qui n’eſt couverte ne celée
« À champs n’à ville n’en alée.

« Or vous ay deviſé l’image
« D’Amour & comment li plus ſage
« Anciennement la figuroient
« Et les cauſes qu’il y mettoient.
« Tels vous ſui-je, je le vous jur,
« Amis, & pas ne m’en parjur :
« Et pour ç’, amis, je vous vueil dire
« Quel chemin vous devez eſlire,
« Se mon conſeil croire volez.
« Mais vous eſtes ſi affolez,
« Et entrepris de cette dame
« Que je me doubt & croy, par m’ame,
« Que j’y gaſteray mon langage.
« Mais ce n’iert pas ſi grand dommage.
« Car ſoit qu’il vous plaiſe ou deſplaiſe,
« N’eſt pas raiſon que je m’en taiſe,
« Et que ne face mon devoir.
« Pour ce, vous en diray le voir :

« Amis, par Dieu, c’eſt choſe voire,
« Qu’il a plus d’un aſne à la foire,
« Car vo dame a pluſeurs acointes,
« Juenes, jolis, appers & cointes,
« Qui la vont viſeter ſouvent.
« Et encor vous ay-je en convent
« Que par tout vos lettres flajolle
« Et monſtre, nés à la carole. [App. LXXVIII.]
« Dont ce n’eſt qu’une moquerie,
« Et po y a qui ne s’en rie.
« Par tout de voſtre amour ſe vante ;