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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/395

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DU VOIR-DIT.

S’il eſt voirs ce qu’on m’en a dit ;
Autrement, ne di-je en mon dit.

Et ſur ce vous diray un conte
Que j’oÿ conter à un conte
Qui m’eſt ſires & grans amis,
Et qui toute s’entente a mis
En l’esbatement des faucons ;
Pour ce que il ſcet plus que homs,
Et trop plus qu’autre s’i deduit.
Là ſont preſque tuit ſi deduit.[1]
Quant ſes faucons s’en va au change,
Il le reclame & le laidange ;
Il crie, il huche, il huie, il brait,
Tant que li faucons oit ſon brait.
Auſſi ſont tuit ſi fauconnier
Qui font du déduit parſonnier ;
Et quant li faucons les entent,
Aucune fois gaires n’atent,
S’il eſt de tres-bonne nature,
Qu’il ne reviengne à ſa droiture.
Si ſe radreſſe & ſe r’avoie,
Et ſe met à la droite voie.
Lors le traitte amiablement
Li Contes, & tres-doucement
Il le conjoït, l’aplanie,
Et li fait chiere ſi tres-lie
Que li faucons bien apperçoit
Que ſon ſervice en gré reçoit,
Et qu’il a bien fait ſa beſongne.
Lors faut que li Contes li dongne

  1. On doit croire qu’il entend ici parler de Gaſton Phebus.[App. LXXXVII.]