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elles te pillent ; et en temps de guerre, elles te laissent dépouiller par les ennemis.
La cause de cela est qu’elles n’ont d’autre amour, d’autre motif qui te les attache que celui de leur petite solde ; et cette solde ne peut faire qu’elles soient résolues à mourir pour toi. Elles veulent bien être tes soldats tant que tu ne fais pas la guerre ; mais si la guerre survient, elles fuyent, ou veulent se retirer (1).
Je ne devrais pas avoir grand peine à persuader ce que je viens de dire, puisque la. ruine de l’Italie, en ce temps-ci (au seizième siècle), ne vient que de ce que, pendant plusieurs années, elle s’est reposée sur des armes mercénaires[1], qui rem-
(1) J’en excepte pourtant les Suisses. E.
- ↑ On sait que la plûpart des grands capitaines d’Italie, aux 15e et 16e siècles, étaient à la tête de troupes qu’ils avaient levées à leurs frais, et avec lesquelles ils passaient à la solde, tantôt d’un prince, et tantôt d’un autre. On les vit servir successivement les deux partis ennemis dans le courant de la même guerre ; et tels furent Barthélemi Coléoni, Jacques Sforze, Piccinino, etc., etc.