Aller au contenu

Page:Machiavel commenté par Napoléon Buonaparte.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

limites, et ne fut jamais ni haï, ni méprisé (1).

Mais Pertinax, créé Empereur contre le gré des soldats qui, sous Commode, s’étaient habitués à la vie licencieuse, ayant voulu les ramener à une vie honnête qui leur était insupportable (2), fit naître en eux de la haine contre lui (3). A cette haine se joignit le mépris pour sa personne, parcequ’il était vieux (4) ; et Pertinax fut assassiné dès le commencement de son règne[1]. Cet exemple nous met

(1) S’il m’était donné de renaître pour succéder à mon fils, je serais adoré. R. I.

(2) Ils ne peuvent s’en dispenser. E.

(3) C’est inévitable. E.

(4) Ce n’est pas moi que cela regarde. E.

  1. Tacite, comme l’observe Amelot de la Houssaie, explique ce malheur en parlant d’autres Empereurs qui étaient à la méme époque de la vie : ipsa ætas Galbæ, et inrisui et fastidio erat adsuetis juventæ Neronis, Imperatores formâ et decore corporis (ut est mos vulgi) comparantibus (Hist. 1). — Reputante Tiberio publicum sibi odium, extremam ætatem (Ann. 6). — « Quand ils se soutenaient, c’était moins par leur force que par l’effet de leur précédente réputation » : magisque famâ, quant vi stare res suas (Ibid.). — « Les ennemis du dehors, ne les voyant plus en état de se défendre, les bravaient » : Artabanus senectutmi Tiberii ut inermem despiciens (Ann. 6). — « Pour avoir occasion de ne pas les respecter, on prétendait que leur esprit était sur son déclin » : fluxam senio mentem objectando (Ibid.). — « Les scélérats, toujours intrigants, venaient accaparer leur confiance, et les diriger à leur gré » : invalidum senem, odio oneratum, contemplu inertiæ destruebant (Hist. i) ; — « et des affranchie entrant alors dans les