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poser du reste autrement que les lois ne l’avaient réglé[1]. • •

§ II.


Un peuple corrompu qui s’est mis en république, ne peut s’y maintenir qu’avec une extrême difficulté ( Ch. 17 du Liv. I.)

Sans revenir sur l’exemple de Rome, je me borne à celui des Milanais, qui, après la mort du duc Philippe-Marie Visconti., se constituèrent en république, et ne purent y rester que deux ans et demi, à cause de leur extrême corruption.

. . . . . . . . . . . . . . .

Lorsque la masse est corrompue dans un Etat, les bonnes lois ne servent plus à rien, à moins que l’exécution en soit confiée à un homme qui puisse avoir assez de force pour les faire observer de manière que la masse en devienne vertueuse[2] ; mais je ne crois pas que cela soit jamais arrivé, et même qu’il soit possible que cela arrive. Quand l’on a vu se relever une république tombée en décadence par la corruption de la masse, elle ne se releva point par l’effet de la généralité devenue vertueuse, mais uniquement par la vertu de quelqu’homme d’un grand

  1. C’était gênant ; mais on dicte soi-même les lois ; et en ayant l’air de s’y conformer, on dispose de tout à sa guise, G.
  2. Ce rôle serait assez beau ; mais il ne remplirait pas mes désirs. G.