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aux flots en fureur, par la volonté divine. Non, l’homme n’était pas là, il ne pouvait y être ; il était alors dans la poussière de la terre et ne prenait aucune part au grand drame qui se déroulait en ce moment. Et pourtant tel est le fol orgueil du cœur de l’homme que, bien que la rédemption doive être regardée com me une œuvre plus difficile (s’il est permis de parler de difficulté quand il s’agit de Dieu) et, pour ainsi dire, plus digne de Dieu, que la création, l’homme a néanmoins la vaine et présomptueuse prétention de vouloir être pour quelque chose dans cette œuvre dont Dieu, dans un solennel isolement, traçait le magnifique plan, et dans laquelle Lui seul pouvait être acteur. « Non, l’homme ne peut par aucun moyen racheter son frère ni donner à Dieu sa rançon, car le rachat de son âme est trop considérable et il ne se fera jamais. » La rédemption est une œuvre trop précieuse aux yeux de Dieu pour qu’il la confie à d’autres mains que les siennes. Lui seul doit avoir toute la joie et toute la gloire de sauver de pauvres pécheurs perdus par leur faute. Et c’est précisément ce que nous avons dans les versets que nous étudions. Le Berger est seul à la poursuite de la brebis perdue.

La brebis ne savait rien de l’amour et de la sollicitude du Berger ; rien des motifs qui l’avaient poussé à sa recherche, en s’oubliant lui-même. Non, tout cela lui était inconnu. Le Berger n’avait point demandé la coopération de la brebis dans cette recherche ; c’eût été inutile. Elle était errante, cette pauvre brebis, loin de la bergerie, et elle aurait erré jusqu’à ce que le loup l’eût dévorée, si le tendre cœur du Berger ne l’eût poussé à la chercher au milieu des sauvages labyrinthes du désert ; et cela, (oh ! quelle infatigable compassion révèlent ces paroles !) « jusqu’à