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DESCRIPTION DE LA TERRE, LIV. I.

et porte ses deux extrémités latérales, d’un côté jusqu’au Nil, de l’autre jusqu’au Tanaïs. Ses contours ayant pour limites les rives du Nil, suivent le cours de ce fleuve jusqu’à la mer, et s’étendent ensuite en formant des sinuosités qui correspondent aux enfoncements de la mer dans les terres. Les côtes qui servent de barrière à cette mer forment d’abord un golfe très-profond, au delà duquel elles bordent cette longue avance que fait l’Asie jusqu’au détroit de l’Hellespont. Là elles rentrent et se replient vers le Bosphore ; après quoi, et à la suite de deux courbures qu’elles forment sur le Pont-Euxin, elles viennent aboutir obliquement à l’ouverture du Méotide. Elles environnent ce lac jusqu’au Tanaïs, et finissent par se confondre avec la rive de ce fleuve.

Suivant ce qu’on en dit, les premiers peuples qu’on rencontre en Asie, à partir de la côte orientale, sont les Indiens, les Sères et les Scythes. Les Sères (3) tiennent presque le milieu de cette côte ; les Indiens et les Scythes occupent les extrémités. Ces deux nations, très-étendues, n’habitent pas seulement les bords de l’océan Oriental les Indiens s’étendent encore au midi, et couvrent sans interruption toute la côte de l’océan Indien, à l’exception de quelques contrées qu’une extrême chaleur rend inhabitables. De leur côté les Scythes sont répandus au nord sur les rivages de l’océan Scythique, jusqu’au golfe (4) Caspien, partout où la rigueur du froid n’est pas excessive. Immédiatement après l’Inde est l’Arbiane (5) ; ensuite l’Arie, la Gédrosie[1] et la Perse, jusqu’aux bords du golfe Persique. Ce golfe est environné de nations persanes, et le suivant, de peuples arabes. Au-dessous d’eux tout ce qui reste de la côte d’Asie, au voisinage de l’Afrique, est habité par des Éthiopiens. Au nord les Caspianiens, qui confluent à la Scythie, entourent le golfe Caspien. Au delà sont les Amazones, et plus loin encore on mentionne les Hyperboréens.

L’intérieur de l’Asie est habité par un grand nombre de peuples différents. Les Gandariens et les Paricaniens[2], les Bactriens, les Sogdiens[3], les Harmatotrophiens, les Comares, les Comaniens, les Paropamisiens et les Dahens sont au-dessus des Scythes et de leurs déserts (6). Mais au-dessus du golfe Caspien s’étendent les Chomariens, les Massagètes, les Cadusiens, les Hyrcaniens et les Ibères. Au-dessus des Amazones et des Hyperboréens, se trouvent les Cimmériens (7), les Zygiens, les Hénioques, les Gorgippes, les Mosques, les Cercètes, les Torètes, et les Arimphéens ; enfin, dans cette grande avance que forme l’Asie entre diverses parties de notre mer, on voit les Matianiens, les Tibaraniens, et plusieurs autres peuples plus connus, tels que les Mèdes, les Arméniens, les Commagéniens, les Murraniens, les Vénètes, les Cappadociens, les Gallogrecs, les Lycaoniens, les Phrygiens, les Pisidiens, les Isauriens, les Lydiens et les Syrociliciens. Parmi les plus méridionales de ces nations il en est qui reparaissent dans l’intérieur des terres, et qui occupent les rivages jusqu’au golfe Persique. Au-dessus de l’un des côtés de ce golfe sont les Parthes et les Assyriens ; au-dessus de l’autre, les Babyloniens enfin, au-dessus des Éthiopiens sont les Égyptiens. Ceux-ci habitent les rives du Nil et les bords de notre mer.

Ensuite l’Arabie touche aux rivages suivants par son front rétréci. Depuis celle-ci jusqu’à la courbure dont nous avons parlé précédemment, s’étend la Syrie ; et dans la courbure même, la Cilicie ; plus loin, la Lycie et la Pamphylie, la Ca-

  1. Le texte porte Cedrosis ; mais c’est sans doute par suite d’une faute de copiste, car ce mot est évidemment ici pour Gedrosia.
  2. Les Paricani étalent voisins de la Sogdiane, et tiraient leur nom de Paricane, leur capitale.
  3. Sugdiani ou Sogdiani.