sur Boinville, auquel ces circonstances convenoient ; et de là conceut le dit sr de Beauvoisin une grande opinion de son intégrité, et l’en loua fort à M. de Tavannes et à eux tous ; il fut mis à cent escus de rançon. Dès ce jour-là M. de Tavannes luy monstroit prendre plaisir à devizer avec luy, et ordinairement le feisoit manger en sa compaignie. M. du Plessis luy parloit aussy fort librement, surtout du différend de la religion. Tant qu’il luy fit parler de demeurer avec luy, et que là sa conscience et sa religion luy demeureroient libres, mesmes que, durant les troubles, il demeureroit en ses maisons sans porter les armes. M. du Plessis l’en remercya et s’en excusa. Ceux qui le tenoient prisonnier le goustoient aussy et se fioient fort en luy, et le laissoient aller promener seul. Bien est vray qu’au commencement ils y faisoient prendre garde ; mais il leur dit que résoluement il vouloit savoir comment il estoit avec eux ; s’il estoit sur sa foy, qu’il aymeroit mieux estre mort que de l’avoir rompue ; mais, s’ils le vouloient garder, qu’il se tiendroit pour quitte de sa foy ; et depuis ils le laissoyent aller tout le jour où il vouloit ; non qu’il ne retournast tousjours au giste, mais il estoit bien aise de ceste commodité de s’escarter pour éviter que quelqu’un survenant ne le cogneust ; puis, il s’ennuyoit des blasphesmes et desbordements qui estoient au milieu de quelques-uns d’eux, dont toutefois il les reprenoit et leur remonstroit quand il s’y rencontroit, fort librement et de telle façon que nul d’eux ne le trouvoit mauvais. Deux inconvéniens l’affligèrent durant le séjour de sa prison : l’un fut que le Roy
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Apparence