former en Picardie, dont il donna dès sa naissance plusieurs avis, tant à Monsieur[1], qu’au Roy de Navarre et particulièrement à M. de la Noüe. Le but premier d’icelle fut de convertir l’assemblée des Estats obtenue par l’Edit à la confusion et condamnation de ceux de la Religion et pour ce on alloit monopolant toutes les villes, le clergé et la noblesse, à ce qu’ès Estatz Provinciaux, ilz conclussent à une seule religion, et en chargeassent les mémoyres de leurs députés, afin que mesme résolution se prist ès Estats généraux. A ce mal, il s’opposa en beaucoup de manières, premièrement dissuadant de presser l’assemblée des Estats[2], n’estimant que le peuple y fût encor préparé, sortant tout fraîchement d’une guerre, etc. ; que ceste médecine ne devoit se prendre qu’après divers apozèmes, etc., et qu’il falloit attendre qu’on se fût un peu rapprivoisé ensemble, etc. Et de ce eut diverses disputes, mesmes avec M. de la Noüe ; secondement traversant par mémoires secretz ès Estatz provinciaux les susdittes résolutions, et particulièrement au Bailliage de Senlis, d’où il dépendoit, fit prendre conclusion pour l’entretenement de l’Edit, et fut esleu des uns et des autres, mesmes du clergé, pour comparoitre aux Estats généraux, dont il s’excusa estant mandé de monseigneur pour affaires d’importance ; tiercement, publiant des nullités des Estats tant provinciaux que généraux ; quartement, faisant une remonstrance aux
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