Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/154

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M. Merlin, personnage de rare piété, prudence et doctrine. Il y assista avec grand contentement de la compaignie, à toutes les sessions, et luy firent cest honneur sur tous pointz de vouloir avoir son avis, mesmes de luy dire que, s’il y fust venu sans charge aucune, ilz n’eussent laissé de le prier de les honorer de sa présence. Les Eglizes de Flandres, par ministres envoyés à ceste fin, s’unirent là de confession avec celles de France. Particulièrement, il leur proposa certains moyens d’avancer le règne de Christ en ce royaume qui sont encore par escript, et qui furent rézolus en la compaignie, de laquelle aussy il fut prié de mettre la main à une œuvre nécessaire en ce temps, où il traitast de l’origine, progrez, et accroissement de chacun abus en l’Eglize auquel, par la malice des troubles et des affaires, il n’a peu encor mettre la main.

La charge que le Roy de Navarre lui avoit donnée consistoit en deux pointz : l’un, qu’ilz procédassent en chacune province à l’élection de quelque personnage qualifié pour l’assister de conseil en la conduicte des affaires de l’Eglize, l’autre, qu’ilz fissent choix de quelques ministres doctes et modestes pour accompagner en Angleterre, Allemaigne, Suisse, etc., une ambassade que le dit Seigneur Roy y vouloit envoyer pour les exhorter à un synode général, auquel les différens des confessions fussent décidez par la parole de Dieu, pour parvenir de là à une plus estroicte union de volonté et affaires ; et furent escrites lettres au nom du dit synode, au dit seigneur Roy, à son desceu, par lesquelles il estoit supplié de le destiner à ceste négociation. Ce que touteffois il