tost aux oreilles de M. de Guise qui lors estoit en court, lequel fit loger le capitaine Johannes, son assassin à gages, à l’Oyson bridé, rue de Bussy, devant le logis de monsr du Plessis, pour l’attraper ; mais il en fut averty, et, avec passeport du Roy, prit son chemin et sa route vers Montargis, de là à Gien, et par eau jusques près de Tours, et parvint seurement en Gascoigne. Le Roy, en considération de ce bon service, luy fit offrir cent mille francz, qu’il refusa, encor qu’ilz se pouvoient prendre honnestement de son Prince ; mais il craignoit la jalousie du temps. En contre eschange, il demanda au Roy qu’il en reconnust le Roy son maistre, auquel il accorda cinquante mil escus payables sur le sel de Pecaiz, sur lesquelz luy fit[1] don de cinq cens escus. S. M. taschoit fort de luy faire confesser que monsr de Montmorency trempoit en ces entreprises, à quoy il contredit tousjours. Aussy, commencea dès lors S. M. d’avoir monsieur de Chastillon en quelque bonne odeur. Ce fut ce voyage qu’ilz firent leurs partages monsr de Buhy, son frère et luy, avec un notable exemple de fraternité, s’en estans tous deux remis à ce qui en seroit dit par madamoyselle de Buhy, leur mère, encor qu’ilz ne fussent pas sans difficulté pour plusieurs raisons, sans qu’ilz y entrevinst autre que le notaire ; et en ce mesmes temps, je commençay cest escrit.
Les remuemens de ceux de Lorraine, le temps[2]