Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/238

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ce qu’il faisoit esvanouir leur prétexte à l’avenir ; mais on n’y avoit que tenir, estant reconnu de toutes personnes raisonnables qu’il estoit irréligieux de demander un changement de religion sans précédente instruction. Le second évincé avec mesme raison, parce qu’il n’estoit raisonnable que la ditte instruction fust procurée par les catholiques de la Ligue, ny accordée à leurs armes, mais à la très humble requête de ceux qui avoient assisté S. M., comme de fait ils receurent grant contentement de cest article. Et pour le troisiesme qu’en attendant cela, on ne lairroit de traicter de la paix et des articles requis pour icelle, tant généraux que particuliers, entre S. M. reconnue par eux et le duc de Mayenne[1] pour avoir iceux articles lieu, mesmes avant la ditte instruction. Ce furent les premiers traictz pour nouër la négotiation, et troys jours après, fit monsieur du Plessis ratifier ce que dessus au Roy, en présence de messieurs les mareschaux de Biron, d’Aumont et de Bouillon. Comme fit aussy le dit sieur de Villeroy aggréer à M. de Maine, huit jours après, soy faisant fort, pour ce regard, des principaux chefs de son party.

Conséquemment furent esbauchez entr’eux les principaux articles, concernant le général en la paix, à scavoir la justice[2] de la mort du feu Roy ; l’oubliance des choses passées, la seurté des partisans, leur restitution en leurs biens, charges et honneurs,

  1. C’est en marge du manuscrit de la Sorbonne que le nom est écrit pour cette fois Mayenne, quoique dans le texte courant, il continue d’être écrit Maine.
  2. À tirer.