cher et de la suyvre. Fut aussy entre eux parlé des moyens qui leur seroient administrés sous main pour leur voyage, allégant le dit seigneur Cardinal ses pertes, lesquelles n’estoient pas bien prises d’un chacun pour les grands biens qu’ilz tenoient de la France, et néantmoins en fut convenu, et monsr de la Verrière son cousin prit la charge de les poursuivre. Mesmes propos, ou à peu près, se passèrent avec monsieur le marquis de Pisani, et eut la charge monsieur du Plessis de dresser les mémoires pour l’instruction de ce que l’un et l’autre avoit à négotier et des procédures qu’ilz avoient à tenir, chacun en sa façon, mesmes des depesches qui seroient faictes à Venise, aux quantons catoliques romains de Suisse, aux ducs de Florence, Ferrare et Mantoue, aux cardinaux Montalto[1], Morosini et Salviati, etc. du conseil desquelz le Pape se servoit principalement, que sembloient pour leur extraction favoriser l’Hespagnol. Tous les quelz mémoires il bailla à M. Revel secrétaire d’Estat, escritz de sa main. Quant à escrire au Pape, Sa Majesté en fut fort pressée, et fut remise sus ceste proposition avec grande instance ; mais persista tousjours monsieur du Plessis en ses premières raisons, qu’en conscience le Roy ne luy pouvoit escrire selon la forme de ses prédécesseurs, et que luy escrire autrement seroit plustost dommageable qu’utile. Or devoient partir les susditz dix jours après, pour accélérer les moïens de paix, lesquelz ne le sont encor deux mois après que j’escrips cecy, soit que les deniers ordonnés pour leur voyage
- ↑ Tous ces cardinaux étaient Italiens.