dépescher personnages notables d’entr’ eux vers le Roy pour en faire leur faict propre ; dont monsieur du Plessis se contenta de reconnoistre leur bonne volonté, pour éviter jalousie, sans les employer. Les principales villes et Eglizes de la Religion firent de mesme, particulièrement messieurs de la Rochelle, faisans offre de faire sortir nombre de leurs bourgeois, avec artillerie et munitions, pour l’assister en ce qu’il voudroit entreprendre. Monsieur le duc de Bouillon, mareschal de France et monsieur de la Trémouille qui en parloit avec l’honneur de le tenir pour parent, l’obligèrent aussy fort par offre de leurs personnes et de leurs amys, mesme des forces qu’ilz avoient en campagne ; monsieur de Chastillon pareillement, tout jeune que lors il estoit, dont l’obligation est deue aussy à madame sa mère ; mais messieurs de Rohan et de Soubise[1] non moins, jusqu’à vouloir monsieur de Rohan porter la parole vers le Roy, au nom de tous les parens, pour en requérir justice, reconnoissans monsieur du Plessis pour avoir cest honneur d’estre allié, de costé paternel et maternel, de leur maison, et à ces bons offices les incitoit d’autant plus la bonne affection que madame de Rohan leur mère nous avoit tousjours portée. Madame la princesse d’Orange en fit de mesme, en souvenance du service que monsieur du Plessis avoit voué à feu monsieur le Prince son mary et de l’amitié qu’il luy avoit portée, alléguant à S. M. que tous les gens de bien, mesme hors du Royaume, auroient l’œil à la justice que S. M. en feroit. Entre les Seigneurs et
- ↑ Frère de M. de Rohan.