Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/363

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Quoy faict, fut le lendemain amené devant S. M. le sr de St Phal, par le sieur de la Force, capitaine des Gardes, sans armes, lequel se jetta aux genoux de S. M. et présens tous les Princes et Seigneurs qui lors se trouvèrent en court, St Phal prononcea de sa bouche à M. du Plessis la satisfaction cy-dessus mentionnée. Estoient entre ceux ausquelz monsieur du Plessis demanda leur avis, monsieur de Rohan, messieurs de Chastillon, de Clermont, marquis de Galerande, vidame de Chartres, de la Force, de Montloué, de Montaterre, du Brueil d’Auge, de Parabère, de Chouppes, de St Malo, conte de St Aignan, de Vardes, et plusieurs autres personnages de qualité. Les pria touteffois M. du Plessis de ne l’accompagner point au Louvre, mais de s’y rendre chacun à part, parce qu’il ne vouloit pas se faire assister de ses amys contre un prisonnier, qui avoit les mains liées. Est à noter que sur la question sy le sr de St Phal devoit avoir l’épée ou non lorsqu’il prononceroit la satisfaction, S. M. ordonna qu’il se présenteroit sans espée, mais qu’après luy avoir demandé pardon et permission de satisfaire à M. du Plessis, elle luy seroit rendue. Et la raison de S. M. estoit qu’il seroit plus honorable pour monsr du Plessis d’estre satisfaict par un homme armé que désarmé ; il suffisoit que, par se présenter sans armes, il eust esté déclaré indigne, sy sa clémence ne l’en relevoit, de porter les armes. De ce aussy fut baillé par le commandement de S. M. acte authentique, signé de S. M. et contresigné de M. de Villeroy son secrétaire d’Estat, qui porte exprès, « qu’au dit de St Phal seront lettres de rémission expédiées, comme de guet à pens, » etc.