espousé la nièpce, et qui avoit peu, premier que luy, avoir la mesme charge ; mais la jalouzie et sans subject passoit tous ces respectz.
Tost passa ce changement particulier du Roy envers monsr du Plessis[1] en un général envers la Religion mesmes, car le Roy prenoit peine et plaisir de destourner de la profession d’icelle ceux qui estoient près de luy, leur déclarant que, persévérans, il ne pouvoit rien faire pour leur avencement, et s’adressoit ceste parole particulièrement aux sieurs de Ste Marie, de Castelnau, de Beaupré, de Vignolles, de Chambaret, gentilshommes esquelz il pensoit avoir connu moins de zèle de Dieu que d’amour du monde, et lesquelz touteffois jusques icy il n’avoit peu destourner, sauf le sieur de Ste Marie duquel il sera parlé cy après, lequel sa mauvaise conversation avoit desjà mis aux censures de l’Esglize. Se plaisoit aussy S. M. à magnifier envers tous l’obligation qu’elle avoit au Pape et l’obéissance qu’Elle luy vouloit rendre, à dénigrer au contraire l’Eglize réformée et les ministres d’icelle ; mais le pis estoit que messieurs le chancelier et de Villeroy, qui l’avoient mis en ceste humeur vers le Pape et l’y entretenoient continuellement par depesches de Rome, lui faisoient despendre tous ses affaires et sa condition de la bonne grâce du Pape. Et l’art dont ilz avoient usé pour l’amener là estoit que, pour désormais après tant de travaux vivre et régner en paix et seureté,
- ↑ 1. L’édition de M. Auguis porte : « Tost passe ce changement particulier du roy envers M. du Plessis, et en général envers la religion.... » Ce qui n’a aucun sens.