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Page:Madame de Tencin Les malheurs de l amour premiere partie 1766.djvu/12

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Les malheurs

volontiers à ceux qui les poſſèdent, qu’elles leur ſont dues, & ne leur laiſſent qu’une eſpèce de mépris pour ceux que la fortune n’a pas auſſi bien traités.

Mon pere étoit né pour penſer plus raiſonnablement : il ne lui manquoit, pour avoir de l’eſprit & du mérite, que la néceſſité d’en faire uſage ; mais on ne ſent guère cette néceſſité quand on jouit d’une grande fortune qu’on n’a pas eu la peine d’acquérir. Les talens & les penſées ſaines ſont preſque toujours le fruit du beſoin ou du malheur.

Ma mere étoit d’une condition pareille à celle de mon pere ;