Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/120

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Nous serons vieux, nous serons tristes,
Mais calmes, apaisés enfin,
Mais nous serons de grands artistes,
S’il ne ment, mon espoir divin !

Nous saurons dompter les Chimères,
Nous saurons les grandes saveurs
De toutes les choses amères
Si douces pour les vieux rêveurs.

Tout ce que nos mains sûres d’elles
Toucheront, sera transformé.
Notre œuvre immense à grands coups d’ailes
Volera dans l’air enflammé.

Cela vaut que l’on se dépense
Et que l’on n’ait jamais fléchi !
Nous aurons notre récompense
Quand nos cheveux auront blanchi.