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que celle des lettrés, à qui cependant il commence à s’imposer peu à peu. Sa Mariane balança, en 1636, le triomphe du Cid, et un contemporain a pu dire cette belle parole que « le peuple n’en sortait jamais que resveur et pensif ». Ses autres tragédies : Panthée, 1638, La Mort de Sénèque, 1644, La Mort de Crispe, 1645, Osman, 1647, ont fondé le théâtre racinien, et ses comédies : La Folie du Sage, 1645, L’Amaryllis, 1652, Le Parasite, 1653, sont de maîtresses œuvres.


Tristan avait gardé, de ses premières années, une passion malheureuse, le jeu, qui lui valut la misère, et un certain dérèglement de vie, dont sans doute il voulut faire pénitence lorsqu’il composa, en 1646, les Heures dédiées à la Sainte Vierge. Il mourut phthisique, le 7 septembre 1655, âgé de cinquante-quatre ans.


Tristan avait-il revu le Château et les Jardins de son enfance, beau décor où le frontispice du tome I du Page Disgracié (1643 et 1667) nous le représente, tout jeune, lisant un livre et ayant à ses pieds des dés et des cartes ? Il y passa quelques