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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/255

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Pierre, sieur de la Jalletière, travailla pour le théâtre. Il composa une comédie : L’Amour Médecin, et, en 1618, le procès d’Eleonora Galigaï, maréchale d’Ancre, lui fournit le sujet d’une tragédie : La Magicienne Etrangère. Il n’était pas d’ailleurs le seul auteur dramatique de la Maison, puisqu’Abel donna aussi une Isidore ou la Pudicité vengée, tirée de l’Astrée, et que nous rencontrons encore un Nicolas de Sainte-Marthe qui publia en 1614 un Œdipe.


Ce Nicolas de Sainte-Marthe n’était pas le fils, mais était le neveu du grand Scévole. Il avait hérité de son père la charge de Lieutenant général du Poitou et résidait à Poitiers. C’est chez lui que notre Tristan L’Hermite, lorsqu’il errait à travers la France, furtif et misérable, arriva d’abord. « Cet honneste Gentil-homme » (ce sont les paroles de Tristan) reconnut vite en l’enfant déguenillé une nature riche de promesses ; il le recueillit et lui ouvrit son « cabinet de beaux Livres » ; il lui « donnoit presque tous les jours quelque Epigramme Latine à traduire ou quelque Sonnet de Petrarque à tourner, et lui mesme (ajoute le Page Disgracié) me montroit parfois quelqu’une de