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Et Dieu sait s’ils chantent, jacassent, s’escrient de façon à assourdir le voyageur, tantôt laissant parier l’un ou l’autre d’entre eux, tantôt faisant chorus. Ils ont je ne sais quels motifs de plainte qu’ils exposent avec une véhémence confuse. Pourtant le Pasquin ne les juge pas du tout malheureux ; car, dit-il :


Bien peu de cocus ont souffrance ;
Cocus ont toujours abondance.
Jamais ils ne manquent de rien,…


Mais il semble qu’il n’aille pas jusqu’à envier leur félicité.


Puis succèdent d’autres habitants emplumés de ces bois : force corneilles, qui parloient et disoient merveilles.

Les merveilles qu’elles disent n’ont plus de rapport bien exact avec l’ornithologie. Ces babillardes, par exemple, ont lu la Rhapsodie VIII de l’Odyssée et ri le rire Homérique déchaîné lorsque le Dieu du feu imagina sa plus forte vengeance et


Forgeant des chesnes en diligence
Se pleust luj mesme d’avoir pris
En ses lacs Mars avec ypris.