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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/314

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souvent excessive, qui parfois n’est pas cependant dépourvue de pittoresque ; et le brave nouvelliste, de temps en temps, arrive fort bien à mettre en lumière ce qui méritait d’y être, et à réussir, d’une façon satisfaisante en définitive, d’intéressantes peintures. Loret atteint-il jamais à un rang appréciable parmi les écrivains ? Il convient que non, lui-même, en un aveu charmant et naïf : il a vu, dans une grande bibliothèque, ses œuvres reliées en maroquin ; il constate qu’elles sont placées au rayon de l’Histoire de France, mais assez loin du grand Ronsard.

Prodigieusement loin de Ronsard, certes ! En revanche, si c’est une revanche, son livre est l’inépuisable source des documents. Du mercredi 4 mai 1650 jusqu’au samedi 28 mars 1665, une fois par semaine, infatigablement et presque sans interruptions, Loret écrivit à Son Altesse Mademoiselle de Longueville, depuis duchesse de Nemours, une épitre burlesque sur « ce qui se passoit ». La feuille volante fut d’abord copiée, puis imprimée bientôt à peu d’exemplaires pour quelques souscripteurs, — à qui il faut plus d’une fois rappeler que