Nonobstant le vent et la pluye,
Le Roy, qui hors Paris s’ennuye,
Quoy qu’il n’ût party que mardy,
Il revint icy dés jeudy.
De Fontainebleau les Nayades,
Les Driades, les Oréades,
Soupirèrent améremant
De ce qu’un Prince si charmant
Ëloignoit si-tôt sa prézence
De leur pompeuze rézidence.
Certes c’est un rare séjour,
Et digne d’une grande Cour ;
Il faudroit être un vray Malerbe
Pour loüer ce château superbe ;
Le Roy ne s’y déplaizoit pas,
Mais, quoy que ce lieu plein d’apas
Ait des plaizirs en abondance,
Paris emporta la balance.
Lundy, le quart du prézent mois
Partit quantité de charois
Transportans du Roy le bagage,
Qui, le lendemain, fit voyage
De son dézert grand, vaste et beau,
Intitulé Fontainebleau.
Au partir de Fontainebleau
(Qu’on nomme ainsy pour sa belle eau)
Première maizon de plaizance
Des nobles monarques de France…