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Mais aux bonnes Pestes on note
Que la Cour est toute dévote,
Témoin le Jour du Sacrement,
Où fut porté trionfamment
Dans le Château, le Dieu de gloire,
En un riche et brillant Ciboire,
Et sous un magnifique Daiz,
Par le Sieur Prélat de Rodez,
Suivy de la Maizon Royale,
D*une Muzique sans égale.
De divers Princes et Seigneurs,
Ducs, Oficiers et Gouverneurs,
Princesses, Marquizes, Baronnes,
Et de cent illustres Personnes,
Qui tous êtoient au susdit Lieu,
Suivans et Suivantes de Dieu,
Sans compter ceux de moindre étage.
Qui mille êtoient et d’avantage.


Loret conclut bizarrement, en apparence du moins, que si ces démonstrations n’éveillaient point de dévotion, elles causaient quelque agitation dans les esprits. Ce qu’il dit doit avoir un sens exact, et il n’est pas probable qu’il y soit amené uniquement par la suggestion de la rime. Car, à la longue, l’écrivain se forme en lui. Courir sur la pointe des herbes, n’est-il pas joli, bien imaginé ou bien imagé, et légèrement dit ? Et son tableau n’est-il pas heureux, de ce tour du bois en calèches, vers le soir, à l’heure fraîchissante ?