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Paix, et des plaisirs de toute sorte qui ne doivent plus abandonner ce beau lieu, et finissent le ballet par un charmant concert d’instruments. »


Écoutons maintenant Loret.


Du trente-un Juillet. Abondante.


Un Téatre des mieux orné
Que mon œil ait jamais lorgné.
Roulant sur les fortes échines
De plus de cent douze Machines,
Lesquelles on ne voyoit pas,
S’étant avancé de cent pas,
On oüit, soudain, l’harmonie
D’une Angélique synfonie
De douces Voix et d’Instrumens ;
Et durant ces divins momens,
On admiroit sur des montagnes
Diane et ses chastes Compagnes,
(Avec des arcs, flèches, ou traits)
Ayans d’adorables atraits,
Et dont, tout-de-bon, quelques unes,
Tant blondines, que claires-brunes,
Charmoient cent cœurs, en moins de rien,
Sans, mesme, en excepter le mien.

Diane, non pas la première,
Mais, des Cieux seconde lumière,
Ayant sur son front ravissant
Un riche et lumineux croissant,
Etoit, illec, reprézentée
Par Madame, alors, escortée
De dix des Belles de la Cour
Qui sont autant d’Astres d’amour.