Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/403

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elle ne l’est nullement. Ronsard est le plus grand poète lyrique de la période où nous nous sommes bornés ; la partie de son œuvre qui s’adapte à notre cadre dépasse de beaucoup en ampleur tout témoignage contemporain de cette nature ; et enfin, parmi les gens de lettres de son temps, il est peut-être celui qui a le plus vécu au Château.


Car j’ai eu le tort, ajouté à d’innombrables, de ne considérer que l’homme fait, que le poète en pleine gloire, et de négliger l’enfant, le petit page (tel Tristan) qu’il fut à l’âge de douze ans.


En août 1536, on le présenta au dauphin fils aîné de François Premier ; ce prince mourut dans le courant du mois. Le jeune Ronsard passa au service de l’un des deux fils de France survivants, sans que l’on puisse bien certifier le quel : il est probable que c’est, non pas le futur Henri II, mais bien son cadet, Charles. Et, toujours la même année, lorsqu’il s’agit de composer la maison de Madame Madeleine, qui allait épouser Jacques Stuart et régner en Ecosse, il fut choisi pour en faire partie. Ici se rattache une anecdote assez curieuse, que