Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/405

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Madeleine était accompagnée de Mademoiselle de Vendôme, et s’entretenait avec cette confidente ; et le jeune roi imprudent apprit qu’il avait un rival heureux en don Juan d’Autriche, et qu’on ne l’épousait qu’à contre cœur et en se considérant comme victime de la raison d’État. Il n’en persista pas moins, emmena la princesse en Écosse, où elle mourut au bout de six mois.


Ce qui peut mettre en garde contre ce récit, c’est qu’il suppose que Madeleine fut mariée malgré elle. Or Brantôme est assez peu de cet avis, et s’appuie sur un dire de Ronsard, précisément. Il prétend qu’elle voulait à toutes forces être reine et qu’elle était prête à tout pour cela. « Ainsy qu’on l’en vouloit destourner, non certes qu’il ne fust un beau et brave prince, mais pour estre condamnée à aller faire son habitation en un pays barbare et une gent brutale, luy disoit-on, elle respondit : Pour le moins, tant que je vivray je seray reyne, ce que j’ay tousjours désiré. Mais quand elle fut en Escosse, elle en trouva le pays tout ainsy qu’on lui avoit dict, et bien différent de la douce France. Toutesfois, sans autre semblant de la repentance, elle ne disoit