Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/129

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Neantmoins comme il a le cœur fier, & l’ame vindicatiue, il ne pouuoit ſe reſoudre à eſcouter nulle propoſition de Paix ny d’Alliance auec vn Prince qu’il haïſſoit : & ce qui l’entretenoit en cette humeur, eſtoit que la Princeſſe Galerite, eſtoit eſperduëment aimée d’vn Prince de cette Cour là, qui s’appelle Bianor : qui n’oublioit rien de tout ce qui pouuoit empeſcher que la Paix ne luy coutaſt ſa Maiſtreſſe. Ce qui rendoit ſon credit fort grand, eſtoit que Mezence eſtoit amoureux de ſa Sœur, qui eſt auiourd’huy Femme de ce Prince, & qui eſtoit alors tres belle, & tres ambitieuſe : de ſorte que ce ne fut pas ſans peine que Nicetale vint à bout de le porter à ce qu’elle vouloit. Elle ne l’auroit meſme iamais pû, ſi ayant adroitement fait ſemer le bruit de l’auantageuſe propoſition de Paix que faiſoit faire le Roy de Cluſium, le