Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

& de dire qu’elle auoit autrefois eſté forcée par la Princeſſe ſa Mere, à luy teſmoigner de l’affection, quoy qu’elle n’en euſt pas. Elle fit meſme qu’il ioignit les menaces aux perſuaſions, & aux commandemens : & qu’il dit à cette Princeſſe non ſeulement qu’il feroit mourir Porſenna, mais qu’il la feroit mourir elle meſme, ſi elle ne luy obeïſſoit. D’ailleurs il fit faire à Porſenna les plus iniustes propoſitions du monde : car il luy fit offrir la liberté, pourueû qu’il vouluſt luy ceder la moitié de ſon Eſtat, & conſentir de n’eſtre plus Mary de ſa Fille : luy faiſant entendre qu’il eſtoit en lieu où il ne ſeroit pas trop prudent de refuſer quelque choſe. Mais quoy qu’il pûſt faire dire à ce Prince, ny dire luy meſme à la Princeſſe ſa Fille, il ne pût eſbranler leur conſtance : & ils dirent touſiours tous deux qu’ils ne s’abandonneroiét