Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/147

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qu’elle n’en douta effectiuement plus. De ſorte qu’elle ſe trouua alors aux plus pitoyables termes du monde : car veû les horribles menaces que Mezence luy auoit faites, elle ne croyoit pas qu’il pûſt y auoir de ſeurete pour la vie d’vn Enfant de Porſenna. Il y auoit pourtant des inſtans où elle s’imaginoit, comme ſa Gouuernante l’a redit apres, que peut-eſtre ſi Mezence ſçauoit l’eſtat où elle eſtoit, n’inſiſteroit-il plus ſur la rupture de ſon Mariage : mais venant à conſiderer en ſuite, qu’il luy auoit dit qu’il feroit mourir Porſenna, & qu’il la feroit mourir elle meſme ; elle n’eſpera pas qu’vn Prince qui auoit la cruauté de menacer ſa propre Fille de la mort, pûſt eſpargner la vie d’vn Enfant, qu’il regarderoit comme l’enfant d’vn Prince qu’il vouloit regarder comme ſon ennemy. Ioint auſſi, que cette Dame qui