Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/154

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pris vn gros faiſſeau de Fleurs, en trauerſant vn Iardin, dont elle s’eſtoit chargée, comme ſi ç’euſt eſté effectiuement l’Enfant qu’elle auoit accouſtumé de porter entre ſes bras. Si bien qu’eſtant entrée de cette ſorte dans la Chambre de Galerite auec Flauie, qui la ſuiuoit : & y ayant tardé iuſques à ce que cette Princeſſe euſt donné vn Fils à Porſenna, elle en reſortit apres auec l’Enfant de cette Reine, dont le viſage eſtoit couuert, de peur qu’ils ne s’aperçeuſſent que ce n’eſtoit pas le meſme Enfant qu’ils eſtoient accouſtumez de voir. Ainſi ce ieune Prince fut porté à l’Apartement de Flauie : d’où elle le fit partir dés la meſme nuit, pour le remettre entre les mains de Martia ſa belle Sœur, à qui on confia ce ſecret ſans aucune crainte, parce qu’elle auoit touſiours eu vn attachement ſi grand au ſer-