Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/174

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euſt eſté noyé, & renuerſé dans la Mer. Clelius eſtoit donc en vn eſtat bien pitoyable : car il croyoit auoir veû perir ſon propre Fils : il ne doutoit pas que ſa Femme ne fuſt morte : ſa generoſité l’empeſchoit de ſonger à ſauuer ſa propre vie : & il voyoit peu d’apparence de pouuoir conſeruer celle de ce malheureux Enfant. Mais à la fin vn de ces Vaiſſeaux Carthaginois qui n’auoit pas peri, ayant eſté pouſſé malgré luy vers cét Eſcueil, & Clelius ayant fait diuers ſignes, fut enfin aperçeu par celuy qui y commandoit : qui ſe trouuant capable d’humanité, auoit pris vn ſoin particulier de ſauuer le plus de Gens qu’il auoit pû, de ceux qui auoient fait naufrage : ioint que le Vent ayant preſque ceſſé tout d’vn coup, il luy fut plus aiſé d’aprocher de cette Roche ſans peril. Il falut pourtant que Clelius ſe remiſt enco-