Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/181

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coup d’Amis : le ieune Aronce les conſola meſme ſi bien de la perte de leur Fils, que s’il euſt falu le perdre pour reſſuſciter l’autre, ils n’euſſent pû s’y reſoudre. En effet ie leur ay oüy dire qu’il fut aymable dés le Berçeau : & qu’il parut touſiours y auoir quelque choſe de ſi grand en luy, tout petit qu’il eſtoit, qu’il eſtoit aiſé de s’imaginer dés lors, qu’il ſeroit ce qu’il eſt deuenu depuis. Il eſtoit meſme d’autant plus cher à Clelius, & à Sulpicie, qu’ils furent quatre ans ſans auoir d’enfans : mais à la fin Sulpicie eut vne Fille qui fut appellée Clelie : mais vne Fille ſi belle, qu’on parla de ſa beauté dés qu’on parla de ſa vie. Ie ne m’amuſeray pourtant pas Madame, à vous exagerer toutes les premieres graces, quoy que i’aye oüy dire à Aronce, qu’elle auoit teſmoigné auoir de l’eſprit, meſme deuant que d’auoir ſçeu parler : car