Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/206

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deſtie craintiue ſur le viſage, qui ſert encore à la rendre plus aimable. Cependant quoy qu’elle n’ait rien de fier ny de ſuperbe dans la mine, elle a pourtant l’air noble, la grace aſſurée, & l’action fort belle & fort libre. Clelie eſtant donc auſſi accomplie que ie vous la repreſente, donna tant d’admiration à Aronce, à Horace, & à moy, lors que nous la viſmes dans ce Vaiſſeau qui s’en alloit en Phenicie, que nous ne parlaſmes d’autre choſe de reſte du iour. Il eſt vray que pour Horace, il en parla moins que nous : car outre que naturellement il n’eſt pas grand exagerateur, i’ay ſçeu depuis, qu’il ſe ſentit ſi extraordinairement touché de la beauté de Clelie dés cette premiere veuë, qu’il ne pût s’empeſcher d’auoir l’eſprit entierement occupé de cette belle Perſonne, dont il s’entretenoit luy meſme, ſans en entretenir