Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/208

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à ſon aimable Fille, de prendre vn ſoin tout particulier de luy : car dés que Clelius eut entretenu Horace ſur l’eſtat preſent de Rome, il trouua qu’il y auoit tant de raport de ſes ſentimens aux ſiens, & qu’il auoit une haine ſi forte pour Tarquin, & pour la fiere & cruelle Tullie ſa Femme, qu’il l’en aima beaucoup dauantage. De ſorte que depuis cela, Aronce qui eſtimoit fort Horace, & qui en eſtoit auſſi fort eſtimé, fit tout ce qu’il pût pour luy rendre ſon exil moins rigoureux. Mais comme l’amitié n’eſt pas touſiours diſpenſée par l’exacte iuſtice, quoy que i’euſſe moins de merite qu’Horace, i’eus pourtant vne plus grande part à l’affection d’Aronce : ou du moins à ſa confidence, que i’eus toute entiere, dés que nous fuſmes arriuez à Carthage. Cependant nous ſçeuſmes dés le lendemain l’amour de Maharbal