Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

generoſité d’aporter quelque ſoin à faire qu’on ne s’en aperçeuſt pas, de peur qu’on n’en deuinaſt la cauſe, & que Maharbal ne mal-traitaſt ce Prince : du moins le dit-elle ainſi, à vne Amie qu’il auoit : & elle le luy dit afin de luy faire compendre que ſi elle ne le mal-traitoit pas ouuertement, ce n’eſtoit pas qu’il deuſt en conceuoir plus d’eſperance, puis que ce n’eſtoit que par vne bonté qui eſtoit entierement détachée de toutes les pretentions qu’il pouuoit auoir. Cependant Aronce en voyant tous les iours l’admirable Clelie ; & la voyant auec beaucoup de familiarité, en deuint eſperduëment amoureux : & ce qu’il y eut d’eſtrange dans ſon amour, fut qu’il n’ignora pas vn moment, la nature de l’affection qu’il auoit pour elle, comme font pour l’ordinaire ceux qui n’ont iamais eu de paſſion : & il comprit ſi