Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/267

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aller : mais ie dis ſeulement que ie ſerois bien marrie d’en auoir perdu l’eſperance : c’eſt pourquoy ie vous coniure de ne vous opiniaſtrer pas à vouloir obliger mon Pere à conſentir à ce que vous deſirez : & d’auoir la generoſité d’entrer dans ſes ſentimens, & de croire que ſi vous eſtiez Romain, il vous prefereroit à tous les autres Romains. Et puis, adiouſta cette ſage Fille, il vous refuſe vne choſe qui vous eſt ſi peu auantageuſe, que vous deuriez pluſtoſt l’en remercier que de vous en pleindre. Car enfin s’il vous accordoit ce que vous ſemblez deſirer, on vous reprocheroit d’auoir preferé la Fille d’vn malheureux exilé, à tant de belles Perſonnes qui ſont à Carthage : & dont l’Alliance vous peut eſtre plus vtile, & plus agreable. Non non iniuſte Clelie, luy dit-il, n’entreprenez pas de me perſuader qu’il y ait