Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/317

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aueque luy, auec vne confiance infiniment douce, & qui ne laiſſa pas d’affliger Aronce, toute obligeante qu’elle eſtoit : parce que plus il connoiſſoit les ſentiments de Clelie, plus il croyoit qu’il eſtoit dangereux de luy aprendre qu’il auoit de l’amour pour elle : ſi bien qu’excepté à moy, il aportoit vn ſoin extréme à cacher ſa paſſion. Cependant ces deux Amans cachez, ne laiſſoient pas d’eſtre tres aſſidus aupres de Clelie, chez qui tous les honneſtes Gens eſtoient tous les iours : & chez qui toutes les Belles de Capouë ſe trouuoient auſſi. Ce n’eſt pas que la beauté de Clelie, ne leur donnaſt des ſentimens de ialouſie & de deſpit : mais elle eſtoit tellement à la mode, & il y auoit touſiours tant de Gens chez Sulpicie, que celles qui vouloient voir, & eſtre veuë, ne pouuoient ſatiſfaire leur enuie ailleurs : car on