Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/333

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Gens, excepté à certains hommes qui ont des fantaiſies particulieres comme Genutius. Encore ne ſçay-ie, adiouſta-t’elle en riant, s’il eſt de l’humeur qu’il dit eſtre : & s’il ne trouue pas auſſi bien que moy, que Clelie eſt admirable : principalement parce qu’elle n’a nulle affectation, & qu’elle ne fait point la belle, quoy qu’elle ait la plus grande beauté du monde. Il eſt certain (adiouſta la Dame chez qui nous eſtions) qu’encore que Clelie ne face pas vne action qui ne plaiſe, on voit clairement qu’elle n’en fait aucune où elle penſe : & qu’elle s’eſt formé vne habitude ſi grande d’auoir bonne grace, qu’il ne luy eſt pas poſſible de l’auoir mauuaiſe. Ce qui me ſemble encore digne d’eſtre remarqué en Clelie, dit alors Aronce, c’eſt que bien qu’elle n’ait nulle affectation, & qu’elle ne face rien de tout ce que