Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/34

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Aronce & Clelie, auec des mugiſſemens auſſi effroyables que ceux de la Mer irritée, il en ſortit en vn inſtant vne Flame ſi eſpouuentable, qu’elle les déroba eſgallement à la veuë l’vn de l’autre : & tout ce que vit alors le malheureux Aronce, fut que la Terre s’entre-ouurant de par tout, il eſtoit enuironné de Flames ondoyantes, qui faiſant autant de Figures differentes qu’on en voit quelquefois aux Nuës, luy firent voir le plus affreux obiet du monde. Leur couleur bleüatre, entre-meſlée de rouge, de iaune, & de vert (qui s’entortilloient enſemble de cent bizarres manieres) rendoient la veuë de ces Flames ſi affreuſe, que tout autre cœur que celuy d’Aronce auroit ſuccombé