Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/386

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de luy faire perdre l’opinion qu’il fuſt amoureux de Clelie, s’il eſtoit vray qu’il en euſt la penſée. De ſorte que pour cacher mieux ſa paſſion ; ie ne ſçay Horace (luy dit-il en luy baillant les Tablettes qu’il tenoit) d’où vient que vous ne me croyez pas : mais pour vous faire voir que vous auez tort, voyez ſi cette eſcriture eſt de Clelie, puis que vous connoiſſez la ſienne. Mais apres auoir veû cette Lettre, pouſuiuit-il, n’en parlez point ie vous en coniure : car encore que ie ſois reſolu de n’auoir iamais nul commerce auec la Perſonne qui l’a eſcrite, ie ne veux pourtant pas eſtre indiſcret : c’eſt pourquoy Horace, ne dittes iamais à qui que ce ſoit ſans exception aucune, que vous ayez veû vne Lettre de cette nature entre mes mains. Comme vous ne me dittes pas le nom de celle qui l’a eſcrite (repliqua Horace apres