Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/405

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conte comme d’vne choſe que vous n’eſtes pas obligé de faire. Plûſt aux Dieux, reprit Horace, pouuoir eſtre en eſtat de faire ce que vous dittes, car ie le ferois par vn autre motif ; mais de ſouffrir que vous faciez ce que vous pourrez pour vous faire aimer de Clelie, ſans que ie face la meſme choſe, c’eſt ce que ie ne croy pas que ie puiſſe faire. Il eſt vray que ie ne vous puis faire vn grand obſtacle : puis que ſi ie ne ſuis trompé, ie ne ſuis pas trop bien dans l’eſprit de Clelie. Ha Horace, s’eſcria Aronce, vous n’eſtes pas ſeulement vn des hommes du monde le plus accompli, vous eſtes encore Romain : & ie ſuis vn malheureux Inconnu qui ne puis vous nuire. Toutesfois ie ne laiſſe pas d’eſperer, ſans auoir aucun ſuiet d’eſperance : ainſi n’attendez pas que ie puiſſe iamais ſouffrir que vous aimiez Clelie, quoy que mille raiſons