Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/407

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Horace. Ie ſens pourtant bien, adiouſta cét illuſtre Amant, que ſi vous n’eſtes pas plus heureux que moy, ie ne vous haïray point : & ie ſuis meſme perſuadé que ſi ie ne ſuis pas plus heureux que vous, vous ne me haïrez pas. Ainſi on peut dire que Clelie en diſpoſant de ſon cœur, mettra dans le voſtre, & dans le mien, de la haine, ou de l’amitié, ſelon que nous ſerons heureux, ou malheureux. Ce qu’il y a d’auantageux pour nous à ce que ie dis, c’eſt que ſi ie vous haïs par ce que vous ſerez aimé de Clelie, ſon affectió vous conſolera de ma haine : & que ſi ie vous ſuis preferé, i’auray lieu de me conſoler de la voſtre. Comme ces deux Riuaux en eſtoient là, le hazard me conduiſit où ils eſtoient : ſi bien que comme ie remarquay quelque alteration en leur viſage, qui me donna de l’inquietude, ie les preſſay tant de me dire ce qu’ils