Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/450

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iet de deſirer que ie ſois malheureux, reprit Aronce, mais i’ay ſi bonne opinion de ſa vertu, que ie ne veux pas le ſoubçonner de me le vouloir rendre par des artifices indignes d’vn homme d’honneur : & ie veux croire qu’il n’employera que ſon propre merite, pour me nuire aupres de vous. Quoy qu’il en ſoit, dit Clelie, puis qu’il ſçait que vous m’aimez, il faut que i’aporte encore vn ſoin plus particulier à ne luy donner pas ſuiet de croire que ie ſouffre que vous ayez de l’amour pour moy : & en effet ie vous coniure de tout mon cœur, de vouloir regler vos ſentimens. Si ie l’auois pû Madame, repliqua-t’il, ie l’aurois fait, mais il ne m’eſt pas poſſible : & tout ce que ie puis, eſt de vous laiſſer la liberté des voſtres. Aimez moy dóc, ou ne m’aimez pas, ſouffrez mon amour, ou reiettez la, rien ne m’obligera à murmu-