Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/469

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deſcendu, & dans les Ruines d’vn Eſtat dont ie pouuois eſtre le Maiſtre, afin de vous porter à auoir des ſentimens plus Grands ; il ſuffit que vous ſoyez ma Fille, pour trouuer fort eſtrange que vous ſoyez capable de la foibleſſe que ie vous reproche. Ie ſçay bien Seigneur, reprit Clelie, que ie dois ſouffrir toutes choſes de vous : auſſi ay-ie enduré que vous m’ayez accuſée ſans ſuiet : mais apres tout comme on eſt obligé de ſe iuſtifier, ſouffrez que ie vous die que ie ne ſuis point coupable. Quoy reprit Clelius, vous direz qu’Horace & Aronce ne ſont point amoureux de vous ? & vous penſeriez me perſuader que vous n’aimez pas mieux Aronce qu’Horace ? Ie ne ſçay poſitiuement, repliqua Clelie, ſi ceux que vous dittes ſont effectiuement amoureux de moy : mais quand ils le ſeroient, ie n’en ſerois pas coupable,