Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/471

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Aronce en ma preſence, qu’il eſtoit plus malheureux que luy ? Ie ne ſçay pas, repliqua-t’elle, le ſuiet de leur querelle : mais ie ſçay bien que ie n’y ay rien contribué ; que ie n’ay nul ſuiet de me pleindre d’Aronce ; & que ſi ie n’auois pas aprehendé de vous deſplaire, ie vous aurois fait ſçauoir il y a long temps, que i’auois raiſon d’accuſer Horace de ce qu’il s’opiniaſtroit à me donner des marques de ſa pretenduë paſſion, quoy que ie le luy euſſe deffendu. Si vous l’auiez deffendu auſſi ſeuerement à Aronce qu’à Horace, repliqua Clelius, les choſes ne ſeroient pas aux termes où elles ſont : & ſi vous n’auiez pas fait vn ſecret de cette galanterie, on y auroit donné ordre. Cependant i’ay à vous dire, que quoy qu’Aronce ait du merite, ie vous deffends de le regarder iamais, que comme vn ingrat, qui a oublié tout ce qu’il