Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/48

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culier d’Horace, qui se nommoit Stenius, en auoit reçeu vne Lettre le matin. De ſorte que pouſſé par vne curioſité que l’excés de ſa paſſion rendoit infiniment forte, il fut le chercher chez luy, où il ne le trouua pas : mais comme on luy eut dit qu’il s’eſtoit allé promener dans vne grande Place qui eſtoit derriere vn Temple de Diane qui eſtoit à Capouë, il fut l’y trouuer. Comme Stenius connoiſſoit extrémement Aronce, il le reçeut avec ciuilité, quoy qu’il fuſt Riual de ſon Amy : ſi bien qu’Aronce eſperant qu’il ne luy refuſeroit pas ce qu’il vouloit luy demander, l’aborda auſſi fort ciuilement. Je n’ignore pas Stenius, luy dit-il, que vous eſtes plus Amy d’Horace que de moy : auſſi ne veux-ie pas vous propoſer de trahir le ſecret qu’il vous a confié : mais ſçachant d’vne certitude